Traitement des troubles anxieux

En premier lieu, comme pour tous les troubles, il est nécessaire de réaliser une exploration diagnostique précise.

Exploration diagnostique préalable

Il faut d’abord préciser le type de trouble anxieux : anxiété généralisée (intolérance aux incertitudes), anxiété sociale (peur d’ère regardé), trouble panique avec ou sans évitements (agoraphobie), anxiété de séparation. Leurs traitements ont des spécificités.

Il est également fondamental de rechercher une bipolarité qui peut sous-tendre ces troubles. Le traitement doit alors comporter un régulateur d’humeur.

Il faut aussi rechercher d’autres troubles sous-jacents (Trouble Stress Post-Traumatique, TDAH,…).

Il est également nécessaire de faire l’inventaire des médicaments et des compléments alimentaires. pris par le patient. En effet, un certain nombre de médicaments peuvent rendre anxieux. Il faut commencer par les identifier et les supprimer ou les remplacer.

 

Le traitement repose sur de bonnes conditions de vie, des mesures psychothérapeutiques (nous nous centrons ici sur les mesures pouvant être mises en place par soi-même) et d’éventuels médicaments.

 

1-Mise en place des conditions de vie permettant le moins d’anxiété possible

Nous ne sommes pas faits pour être anxieux. Lorsque des conditions précises sont réunies, le fonctionnement cérébral se rapproche du fonctionnement optimal et supprime, sinon réduit, l’anxiété.

Le programme de restauration d’une vie sans anxiété (ou avec le moins d’anxiété possible) tient dans ces deux fiches :

Auto-soin pour protéger le cerveau

Gérer le Stress

L’idéal est de les mettre en pratique avec l’aide d’un proche.

Associé à ces mesures, on peut mettre en place une auto-thérapie cognitivo-comportementale.

2- Auto-soin psychothérapeutique

On peut trouver ici des fiches remarquables pour l’auto-soin de l’anxiété généralisée, des troubles panique, du manque d’affirmation de soi, de difficultés à gérer ses émotions.

• Des livres peuvent aider à s’auto-soigner, par exemple :

      • La peur d’avoir peur, Marchand A, Letarte A
      • Arrêtez de vous faire du souci pour tout et pour rien, Ladouceur R, Bélanger L,  Léger É.
      • La peur des autres : Trac, timidité et phobie sociale. André, C. et Légeron, P.
      • Les mots sont des fenêtres, Rosenberg S
      • Cessez d’être gentils, soyez vrais d’Asembourg T, Corneau G
      • Les livres du Dr Frédéric Fanget

 

Si ces mesures ne suffisent pas, ou dans certains cas d’emblée, il faut recourir à la psychothérapie avec un professionnel.

La psychothérapie psychanalytique peut avoir une certaine efficacité sur le TAG et les phobies.

Les TCC proposent des protocoles de soin validés pour cls différents troubles anxieux.

Il est parfois nécessaire d’associer un traitement médicamenteux.

 

3- Traitements médicamenteux

Les médicaments spécifiques de l’anxiété, notamment les Benzodiazépines ont une place restreinte en raison de leur risque de dépendance et de leurs effets secondaires. La durée maximale de traitement préconisé est de 12 semaines, sevrage progressif inclus (HAS). Elles sont utiles pour prévenir ou contenir des crises aigües.

Certains traitements de fonds peuvent être nécessaires (d’après l’HAS).

• Dans le Trouble Anxieux Généralisé : les ISRS (Paroxétine, Citalopram, Escitalopram) ou la Venlafaxine (IRSNA) sont les traitements de première intention ; s’il n’y a pas d’amélioration après 6 semaines, augmenter les doses puis au bout de 12 semaines choisir un autre traitement (Prégabaline (Lyrica) notamment). La durée du traitement est de 6 mois au moins.

• Dans le Trouble Panique avec ou sans agoraphobie : les ISRS (Sertraline, Paroxétine, Citalopram, Escitalopram) ou la Venlafaxine (IRSNA) sont les traitements de première intention. En deuxième intention : Clomipramine. Chez les patients ayant répondu au traitement médicamenteux, ce dernier doit être poursuivi au moins un an après la dernière attaque de panique voire plus dans les formes compliquées

• Dans le Trouble Anxiété Sociale : En première intention : les ISRS (Sertraline, Paroxétine, Citalopram, Escitalopram) ou la Venlafaxine (IRSNA) sont les traitements de première intention. Ils doivent être réservés aux formes sévères avec retentissement important dans la vie professionnelle ou personnelle. Le Propranolol (bêtabloquant) peut être utilisé ponctuellement pour des situations d’anxiété de performance (entretien d’embauche, etc.). En deuxième intention, traitements hors AMM : IMAO (Moclobémide (Moclamine), Iproniazide)), Gabapentine (Neurontin), après avis spécialisé.

• Dans la Phobie simple, aucun traitement médicamenteux n’a fait la preuve de son efficacité

• Dans les Troubles Obsessionnels Compulsifs : Sertraline, Paroxétine, Fluoxétine, Clomipramine. En cas de TOC résistant au traitement, le Lithium ou un antipsychotique atypique (hors AMM) peuvent être essayés en association avec les antidépresseurs. L’association médicaments + TCC est proposée d’emblée dans les formes sévères ou après échec de la monothérapie. Les patients peuvent trouver du soutien auprès de l’Association Française des personnes souffrant de TOC.