Syndrome malin des neuroleptiques
Le Syndrome Malin des Neuroleptiques constitue un effet secondaire rare (entre 1cas/1000 et 1 cas /10 000) mais grave des neuroleptiques.
Il est possible avec tous les neuroleptiques, même les plus récents, même les neuroleptiques « cachés » (Primpéran (Métoclopramide),…). Il peut exister aussi avec certains antidépresseurs (Défanyl (Amoxapine)). Il semble plus fréquent avec les formes retard.
Le Syndrome Malin des Neuroleptiques se caractérise par des symptômes qui s’installent progressivement en quelques jours :
- Fièvre précoce (premier signe à apparaître), souvent élevée (41°c)
- Rigidité musculaire généralisée et intense
- + au moins deux des symptômes suivants :
- tremblements, sueurs
- dysphagie (difficultés pour avaler)
- incontinence
- pâleur, tachycardie ; tension artérielle élevée ou instable
- Mutisme, altération de la conscience, coma
- Élévation des taux sériques de créatine phosphokinase ; augmentation des taux sanguins de globules blancs
Il n’est pas lié à un surdosage.
Il n’est pas lié à l’ancienneté du traitement, au contraire il apparaît le plus souvent dans les jours qui suivent l’introduction du traitement.
Il peut être favorisé par l’injection du neuroleptique, surtout un neuroleptique « incisif » (particulièrement efficace sur le délire), une maladie neurologique sous-jacente (Parkinson, démence,…), la déshydratation, l’agitation. Il n’a pas été identifié de cause génétique.
Dans 30% des cas, la situation s’aggrave (rhabdomyolyse, insuffisance rénale aigüe) et dans 10% des cas l’issue est mortelle.
Dès qu’apparaissent fièvre élevée + rigidité musculaire généralisée chez un(e) patient(e) prenant un neuroleptique, il faut arrêter le neuroleptique et consulter un médecin.
Le Syndrome Malin des Neuroleptiques doit être différencié de :
- Une infection
- Un coup de chaleur
- Le Syndrome Sérotoninergique, mais à l’inverse du Syndrome Malin des Neuroleptiques est de survenue rapide, ne comporte pas de rigidité musculaire mais une hyperactivité et une hyperréflexivité, ne comporte pas d’incontinence et de dysphagie
Il est possible de réintroduire un neuroleptique après un épisode de Syndrome Malin des Neuroleptiques, en prenant les précautions suivantes :
- Respecter un délai d’au moins 15 jours
- Bien hydrater le patient
- Limiter l’agitation er l’hyperréactivité (prescription de Benzodiazépines)
- Prescrire un neuroleptique de classe différente, par voie orale et en augmentant progressivement les doses
- Exclure les formes retard et les neuroleptiques incisifs
- Ne pas associer au Lithium