MILLEPERTUIS (herbe de Saint-Jean)
(Hypericine : marqueur de la plante ; n’a pas d’efficacité anti-dépressive ; Hyperforine : activité anti-dépressive ; induit interactions médicamenteuses)
Le Millepertuis peut être intéressant dans les dépressions modérées, en compléments des mesures pour protéger le cerveau et de la psychothérapie.
Précautions :
L’innocuité du millepertuis chez les femmes enceintes n’est pas établie. Chez celles qui allaitent, selon un suivi de 1 an auprès de 33 femmes, il semble ne pas poser de problèmes.
Le Millepertuis peut occasionner des effets secondaires bénins :
- Fatigue
- Nervosité
- Maux de tête
- Sècheresse buccale
- Allergies cutanées
- Comme pour tout antidépresseur : prudence chez les bipolaires (risque d’hypomanie, d’aggravation de la cyclicité ou de réaction paradoxale (idées suicidaires)).
- Eviter de prendre du millepertuis avant une opération (risque de réduire les effets de l’anesthésiant).
- Le MILLEPERTUIS est photosensibilisant ; l’association avec un autre médicament photosensibilisant (certains antibiotiques et antiviraux, des médicaments cardio-vasculaires, les neuroleptiques, le LAMICTAL,…) aggrave le risque
Le MIlLEPERTUIS interagit avec de nombreux médicaments en bloquant ou en stimulant les enzymes de leur métabolisme. Ceci entraîne de nombreux risques, par exemple :
AUGMENTATION DES EFFETS de certains médicaments associés (par diminution de leur destruction)
- Antidépresseurs. Risque d’augmentation du taux de sérotonine (Syndrome sérotoninergique)).
- Tramadol (antidouleur) (également risque de Syndrome sérotoninergique)
- Sumatriptan (antimigraineux) (également risque de Syndrome sérotoninergique)
DIMINUTION DES EFFETS de certains médicaments associés (ceux dégradés par le CYP450 3A4)) :
- Paracétamol (Doliprane,…) : augmentation de la toxicité hépatique du Paracétamol
- Contraceptifs oraux : risque de grossesse non désirée
- Warfarine (anticoagulant) : risque de caillot, d’embolie,…
- Lévo-thyroxine : risque de symptômes d’hypothyroïdie
- Antidiabétiques oraux : risque de déstabiliser le diabète
- Antipsychotiques : risque d’épisode délirant ou maniaque
- Digoxine : risque de trouble du rythme cardiaque
- Théophylline : risque de crise d’asthme
- Anti-inflammatoires (par exemple ibuprofène et fexofénadine).
- Statine (anticholestérol)
- Ivabradine (utilisé dans le traitement de l’angor stable)
- Inhibiteur de protéase (Traitement du SIDA)
- Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (Traitement du SIDA) : risque d’aggravation du SIDA
- Cyclosporine (inhibiteur immunitaire); agents de chimiothérapie (imatinib, irinotécan,…) : risque de diminution d’efficacité de ces anti-cancéreux
De plus, l’arrêt brutal du Millepertuis augmente le taux sanguin de ces médicaments, avec tous les risques associés (risque d’hémorragie avec les anticoagulants,…). En cas d’arrêt du Millepertuis, il faut l’arrêter très progressivement.
Posologie
Commencer par prendre 300mg pendant 3 jours, puis 300 mg 2 fois par jour (MILADAC, ELUSANE MILLEPERTUIS)
Comme pour les antidépresseurs classiques, il faut prévoir 4 semaines avant que les effets se manifestent pleinement.