Gastroparésie

= Ralentissement de la vidange gastrique sans obstacle anatomique.

Fréquence : 2 à 4% de la population ; 3 à 4 fois plus fréquent chez les femmes, 5 à 12% des diabétiques ; 40% des patients dyspeptiques (= qui « digèrent mal »)

Symptômes : Satiété rapide, impression rapide d’estomac plein, ballonnements, nausées, vomissements qui soulagent l’impression de trop plein ; brûlures d’estomac, Reflux gastro-œsophagien, douleur (90% des cas) au milieu de l’abdomen, de hauteur variable : épigastrique ou péri-ombilicale voire sous-ombilicale. Dans 2/3 des cas la douleur est nocturne, elle perturbe le sommeil dans 1/3 des cas ; sueurs nocturnes, fatigue musculaire

Inconstamment : amaigrissement, déshydratation

Absence de corrélation entre l’intensité des symptômes et le ralentissement de la vidange gastrique.

Diagnostic :

Le diagnostic de certitude se fait dans un centre spécialisé, par scintigraphie. D’autres tests sont en cours de développement (test respiratoire, capsule,…). Certaines équipes utilisent l’ingestion de produit radio-opaques avec des radiographies à H0, H2, H4 et H6. L’échographie peut donner une idée indirecte de la vidange gastrique en permettant le calcul des variations de la surface de l’estomac en fonction du temps après un repas (mais ce moyen est très consommateur de temps et est opérateur-dépendant).

Lorsque la clinique est fortement évocatrice, cela suffit pour mettre en place les mesures thérapeutiques.

Complications :

  • Déstabilisation du diabète sous-jacent
  • Carences nutritionnelles
  • déshydratation, amaigrissement
  • Favorise la Prolifération Bactérienne du Grêle (SIBO), elle-même source de complications (perméabilité intestinale, inflammation,…)
  • Bézoard (formation d’un amas important de résidus alimentaires dans l’estomac)

Causes :

  • Inconnue dans 1/3 des cas (parfois secondaire à une infection par virus EBV, CMV, VZ,…)
  • Stress
  • Diabète
  • Chirurgie gastrique (notamment par atteinte du nerfs vague et par diminution de la ghréline qui est pro-kinétique)
  • Immunodépression
  • Hypothyroïdie
  • Atteinte neurologique (du nerf vague (pneumogastrique) qui commande la vidange gastrique)
  • Maladies neurologiques (Parkinson,…), maladies de système (Amyloïdose, sclérodermie syndrome para-néoplasique)
  • Secondaire à des médicaments : antalgiques opioïdes (Codéine, Morphine, (Tramadol)), anticholinergiques (certains antidépresseurs, neuroleptiques, correcteurs,…), Exénatide ; Canabis

Traitement :

  • Faire des petits repas sans graisses ni fibres ; manger peu de sucres, et à distance des repas
  • Bien mastiquer chaque bouchée
  • Manger des aliments plus mous ou liquides comme des soupes ; Boire des liquides non gazeux en mangeant
  • Bouillotte chaude sur l’estomac
  • Exercice physique (marche, course à pieds,…)
  • Traiter la constipation qui, par feed-back, ralentit la vidange gastrique
  • Sorbitol, jus de pruneaux, jus de bettrave, Magnésium ; Gingembre
  • Acupuncture, ostéopathie
  • Si besoin : Métoclopramide (Primpéran) (voire Érythromycine en Intra Veineux, chirurgie, stimulation électrique de l’estomac,….)
  • Si carence en calories ou autres : Rénutrition liquide

 

Sources : 

Clinical Guideline: Management of Gastroparesis, Camilleri M, Parkman HP, Shafi MA,Abell TL, Gerson L, Am J Gastroenterol. 2013 Jan; 108(1): 18–38 ; Gastroparésie, quand y penser, comment traiter, Ducrotté P, Gourcerol G, Leroi AM, Post’U (2011) 57-64, fmcgastro ; Gastroparésie, Société canadienne gastro-intestinale, mauxdeventre.org