Activité physique

Définition

« L’activité physique (AP) est définie comme tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques, qui entraîne une dépense énergétique supérieure à celle du métabolisme de repos. L’activité physique comprend les AP de la vie quotidienne, les exercices physiques et les activités sportives.. « (Guide HAS,p.5)

L’activité physique comme moyen thérapeutique

L’activité physique est indispensable pour la santé et constitue en elle-même un moyen thérapeutique.

Pourtant :

« • Environ 1 femme sur 3 et 1 homme sur 4 dans le monde ne pratiquent pas suffisamment d’activité physique pour rester en bonne santé.
• Les niveaux de sédentarité sont deux fois plus élevés dans les pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu.
• Il n’y a pas eu d’amélioration des niveaux mondiaux d’activité physique depuis 2001.
• Les niveaux d’activité insuffisante ont augmenté de 5 % (de 31,6 % à 36,8 %)  dans les pays à revenu élevé entre 2001 et 2016. » (OMS)

L’OMS expose ici les effets thérapeutiques de l’Activité Physique.

Le remarquable Guide de l’HAS sus-cité en hyperlien, le « Guide des connaissances sur l’activité physique et la sédentarité », présente un tableau qui énumère une vingtaine de types de problèmes de santé dans lesquels l’activité physique a un effet thérapeutique. Cette page du site de l’HAS détaille pathologie par pathologie les effets bénéfiques de l’activité physique et leurs mécanismes d’action. On y apprend, par exemple, que l’AP diminue le risque de mortalité toutes causes confondues, diminue tous les risques cardio-vasculaires,  diminue le risque de cancer et de récidive, diminue le risque d’AVC de 20%, améliore le contrôle du diabète et son pronostic, améliore la santé des personnes âgées et diminue leur risque de chute, …

On y trouve une fiche sur la Dépression et sur la Schizophrénie. L’AP est notamment de nature à traiter un Épisode Dépressif Caractérisé (EDC) léger ou modéré  sans médicament (« Un EDC d’intensité légère à modérée peut être traité en première intention par un programme d’APA (Activité Physique Adaptée) »). l’AP est également citée pour améliorer les fonctions cognitives des patients porteurs de TDAH (Guide HAS, p11).

 

L’AP doit donc faire partie intégrante des soins psychiatriques.

 

Modalités de l’activité physique : simple et accessible à tous

Les recommandations de l’OMS comme celles de l’HAS sont, pour un adulte de 150 mn par semaine, soit p.ex 30 mn cid fois par semaine. Les effets bénéfiques sont « dose-dépendants » mais  » toutefois, chez les patients souffrant de comorbidités, au-delà de 300 min par semaine d’AP d’intensité modérée, les effets bénéfiques supplémentaires deviennent limités, tandis que les risques sanitaires augmentent. » (Guide, p.12)

Les 150 mn d’activité physique par semaine sont également recommandées pour les personnes handicapées et âgées, au besoin en commençant par le l’Activité PhysiqueAdaptée (voir plus bas).

On distingue les AP de la vie quotidienne, les exercices physiques, les activités sportives (Guide HAS, p.16 et suivantes).

« Les AP de la vie quotidienne se subdivisent habituellement en trois domaines : les déplacements actifs (marche, montée et descente des escaliers, rouler à vélo, pour aller au travail, faire les courses, etc.), les activités domestiques (entretien domestique, bricolage, jardinage, etc.) et les activités professionnelles ou scolaires. »

« L’exercice physique est une AP planifiée, structurée, répétitive dont l’objectif est l’amélioration ou le maintien d’une ou plusieurs composantes de la condition physique. À l’inverse des activités sportives, l’exercice physique ne répond pas à des règles de jeu et peut souvent être réalisé sans infrastructures lourdes et sans équipements spécifiques. » Il peut être bon de pratiquer des exercices faisant intervenir les principaux groupes musculaires au moins deux jours par semaine, par exemple ceux indiqués sur le site mangerbouer, « avoir un mode de vie plus actif ». Mais Attention : les exercices classiques de renforcements des abdominaux peuvent, surtout réalisés en excès, favoriser des hernies de la ligne blanche ou un écartement des muscles grands droits (diastasis). Des exercices plus doux de renforcement des abdominaux sont préférables (par exemple ceux-ci).

 » Le sport (ou l’activité sportive) est une forme particulière d’AP où les participants adhèrent à un ensemble commun de règles et d’objectifs bien définis. »

Mais il n’est pas nécessaire de pratiquer du sport au sens strict pour avoir les bénéfices de l’activité physique.

Toute activité physique, même la plus minime, est bénéfique : « La durée d’AP quotidienne recommandée peut être réalisée de façon continue (en une seule session) ou de façon fractionnée en accumulant au cours de la journée des petites périodes d’AP, tout en gardant ses effets bénéfiques sur la santé et la condition physique. Des données récentes montrent que toutes les périodes d’AP d’intensité au moins modérée, quelle que soit leur durée (même inférieure à 10 minutes), doivent être prises en compte dans le calcul des 30 minutes d’AP quotidienne recommandées. » (Guide HAS, p.13).

Pour la plupart des adultes, pratiquer de l’AP le week-end et être sédentaire la semaine n’apporte pas du tout les mêmes bienfaits qu’une activité régulière quotidienne.  » Chez certains individus, des effets bénéfiques pour la santé et la condition physique peuvent être obtenus avec une AP pratiquée une à deux fois par semaine avec une intensité modérée à élevée, mais avec un volume très important, sur le modèle du week-end warrior. En dépit de possibles effets bénéfiques, cette modalité d’AP n’est pas recommandée pour la plupart des adultes, car les risques de blessures musculo-squelettiques et d’évènements cardio-vasculaires à l’AP sont plus élevés, en particulier chez les individus qui ne pratiquent pas une AP régulière. » (Guide HAS p.12)

« L’AP doit être régulière et poursuivie tout au long de la vie pour avoir et garder des effets bénéfiques sur la santé, la condition physique et l’autonomie de la personne (24). Les bénéfices d’une AP régulière se maintiennent tant que l’AP se poursuit. Les effets bénéfiques de l’AP disparaissent progressivement en 2 mois en cas de cessation complète de l’AP. » (Guide HAS p.13)

L’Activité Physique Adaptée (APA)

Les autorités de santé ont développé des moyens pour aider toute personne à avoir l’activité physique quotidienne régulière nécessaire pour sa santé (Loi de 2017 et de 2022). L’article 1172-1 du Code de Santé Publique définit ainsi l’Activité Physique Adaptée :  » Dans le cadre du parcours de soins des personnes atteintes d’une affection de longue durée ou d’une maladie chro- nique ou présentant des facteurs de risques et des personnes en perte d’autonomie, le médecin intervenant dans la prise en charge peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Les activités physiques adaptées sont dispensées par des personnes qualifiées, dans des conditions prévues par décret. » Les personnes qualifiées sont les kinésithérapeutes et les enseignants d’activité physique titulaires d’une formation en APA.

« L’APA se justifie pour les personnes incapables de pratiquer des activités physiques (AP) ou sportives ordinaires en autonomie et en sécurité, et considérées comme physiquement « inactives », car n’ayant pas un niveau d’AP conforme aux recommandations de l’OMS » (HAS, La prescription d’Activité Physique Adaptée).

Les professionnels de l’APA sont formés pour « prendre par la main » le patient afin de lui redonner le goût de l’exercice physique, lui montrer comment concilier l’activité physique avec ses limitations et avec ses traitements jusqu’à ce qu’il soit capable de mettre en place lui-même une activité physique régulière de 150mn par semaine. Ces activités ont souvent lieu en groupe, ce qui donne l’occasion de se re-socialiser.

En résumé, l’APA vise à sortir de la « Spirale du déconditionnement » caractérisée par le fait que les symptômes de la maladie incitent le patient à ne pas faire d’activité physique, ce qui retentit sur son état général (notamment en amplifiant l’inflammation ) et son moral créant ainsi un cercle vicieux.

La participation à l’APA nécessite un examen médical pour éliminer les très rares contre-indications. Un ECG ne s’impose que s’il y a des raisons particulières (comme les patients déprimés sous antidépresseurs tricycliques). L’épreuve d’effort est nécessaire si le patient présente un symptôme cardio-vasculaire ou respiratoire (souffle, cœur irrégulier, pouls non perceptible sur une artère,…). Les fiches de l’HAS indiquent pathologie par pathologie les examens préalables nécessaires.

La prescription précise la Fréquence des séances, l’Intensité, le Type d’activité (endurance, renforcement musculaire, équilibre) et le Temps (la durée) (FITT). Le patient apprend progressivement, avec le professionnel de l’APA, comment régler au mieux ces quatre paramètres en fonction de sa situation. Il apprend également les trois phases de l’exercice physique : échauffement, exercice proprement dit, récupération.

On peut trouver des professionnels de l’APA près de chez soi, dans les 450 « Maison Sport-Santé », créées en 2017, réparties sur tout le territoire, sur le site sport.gouv.fr.

La prescription comprend 2 à 3 séances hebdomadaires de 30-45 mn. Au début 2023, sauf rares exceptions (certaines CPAM et certaines ARS ; certaines mutuelles), l’APA n’est pas prise en charge, mais cela est un investissement généralement peu onéreux, qui est limité dans le temps et dont la portée est majeure pour améliorer l’état de santé.