Démarche diagnostique pour les Troubles Bipolaires

Devant des signes évocateurs de trouble bipolaire, il faut suivre de toute façon la démarche générale diagnostique en psychiatre en 5 dimensions.

Voici, ici, les éléments spécifiques du diagnostic de Trouble Bipolaire  (dimension n°1).

 

Il convient d’être systématique dans la démarche diagnostique pour éviter les pièges diagnostiques. En effet :

– Un patient dépressif est peut-être en réalité un bipolaire.

– Un patient bipolaire ne souffre peut-être pas que de ce trouble. Par exemple, il peut avoir des TOC dont il ne songe pas à parler au médecin et qui empêchent sa réadaptation à une vie satisfaisante.

– Un patient apparemment très perturbé n’a peut-être pas de troubles de la personnalité mais plutôt une Cyclothymie (maladie qu’il faut traiter) ou s’il souffre effectivement de troubles de personnalité, il peut également présenter une Cyclothymie sous-jacente.

Si l’on se fie aux symptômes les plus évidents, on risque de construire un diagnostic incomplet voire faux (ce qui est le cas pour bien des dépressions).

Il est dommage qu’il faille 8 à 10 ans pour diagnostiquer un Trouble Bipolaire et sans doute davantage pour la Cyclothymie (Retard du diagnostic).

 

Le diagnostic de Trouble Bipolaire repose sur la mise en évidence d’un épisode de « sur-régime » mental, appelé manie ou hypomanie (voir la définition précise ici : Trouble Bipolaire, Critères du DSM 5 de Trouble Bipolaire).

En effet, selon le DSM 5 :

– Un épisode de manie suffit à affirmer le diagnostic de Trouble Bipolaire de type I

– Une dépression + un épisode d’hypomanie suffisent à affirmer le diagnostic de Trouble Bipolaire de type II.

Il arrive que l’épisode maniaque ou hypomaniaque soit constaté « en direct » par le clinicien, ce qui facilite le diagnostic.

Cependant, il est fréquent que le (la) patient(e) consulte pour un autre problème qui risque de retenir toute l’attention du clinicien. Étant donné la fréquence des Troubles Bipolaires et leur fréquente association à d’autres troubles psychiatriques, il est préférable de s’assurer qu’il n’y a pas eu, dans l’histoire du patient un éventuel épisode maniaque ou hypomaniaque. Il s’agit d’adopter une démarche comparable à celle des médecins internistes qui, sachant que plusieurs maladies auto-immunes peuvent co-exister, recherchent systématiquement les principales maladies auto-immunes lorsque un(e) patient(e) présente l’une d’entre elle.

Il est donc fondamental de suivre la recommandation de la HAS de rechercher un antécédent d’hypomanie, en utilisant le Mood Disorder Questionnary, et de rechercher des signes en faveur d’un trouble bipolaire devant tout épisode dépressif. 

Nous pourrions compléter cette recommandation en l’appliquant à  tout problème psychique quel qu’il soit, état donné la fréquente association des troubles bipolaires et des autres troubles psychiatriques, comme :

 

Parallèlement à la mise en évidence d’un épisode (hypo-)maniaque, il faut rechercher d’autres Éléments en faveur d’un trouble bipolaire.

L’analyse de l’histoire du patient permet de distinguer les différents types de Troubles Bipolaires.

Pour le trouble bipolaire de type I, il est important de repérer la séquence des phases : début par une phase maniaque ou dépressive, notamment. Les formes avec débutant par un épisode de manie répondent en général mieux au Lithium que les formes commençant par une dépression.