Nutriments indispensables pour le bon déroulement de la grossesse

Pour le bon développement de l’enfant, en plus d’une alimentation très équilibrée et d’un arrêt du tabac et de l’alcool, la future mère* doit être attentive (si possible dès trois mois avant la conception) à 7 nutriments fondamentaux et dont les carences sont fréquentes. Le futur père doit aussi suivre ces recommandations avant la conception, notamment pour la Vitamine B9.

Omégas 3 (DHA) : Fondamentaux notamment pour le système nerveux du bébé.

Ils se trouvent dans les poissons gras des mers (sardines, anchois, harengs, maquereaux), mais pendant la grossesse, il ne faut pas manger de poisson de mer plus d’une fois par semaine et de poisson de rivière plus d’une fois par mois (à cause de la pollution, anses). Les omégas 3 se trouvent également dans les œufs, le lait et la viande d’animaux mangeant de l’herbe ou nourris avec des graines de Lin (Filière Bleu-Blanc-Cœur). Des gélules riches en DHA (250mg/jr), si possible synthétisés en eau purifiée par des algues, sont fortement conseillées.

Iode : AJR femme enceinte sont de 250mcg/j (non enceinte : 150 mcg/j)

Indispensable pour la fonction thyroïdienne du bébé et le bon développement de son cerveau. Selon l’anses, « même une carence légère en iode avant la grossesse (iodurie < 100 µg/L) peut induire des effets délétères sur le développement de la thyroïde du fœtus et affecter de façon irréversible son développement neurologique. » Or, toujours selon l’anses « 43% des femmes en âge de procréer ont un apport en iode insuffisant ».

L’iode ses trouve dans les poissons des mers, les laitages et le sel supplémenté en iode, 10 à 20 mcg d’iode par gramme de sel (et non dans le sel de mer).

Le manque d’iode pendant la grossesse risque d’avoir des conséquences sur le cerveau de l’enfant, mais une surdose d’iode expose le fœtus à une hypothyroïdie (avec retentissement sur le cerveau et risque de surdité), par effet inhibiteur d’un excès d’iode.

Il est prudent de réaliser un dosage d’iode sur urines de 24h00 (non remboursé) avant la grossesse et d’apporter une supplémentation en iode si nécessaire (p.ex : si les apports alimentaires sont suffisants, on doit retrouver au moins 100 mcg d’iode par litre dans les urines. Si l’on ne retrouve, par exemple, que 50 mcg/l, cela indique que les apports ne couvrent que la moitié des besoins. On peut conseiller, alors, une supplémentation de 150mcg un jour sur deux, puis refaire un dosage urinaire au bout d’un mois. La supplémentation doit être réalisée avec des compléments dosés à 100 mg (p.ex Iode Oligosol Labcatal) ou à 150 mcg (p.ex Laboratoire des Granions, Ologokelp de Nutrixéal). Attention aux suppléments surdosés en iode, comme Gynefam Supra Grossesse, en vente libre, qui apporte 200 mcg d’iode. Attention aux médicaments iodés : Amiodarone, produits de contraste iodés. Attention à l’antiseptique Povidone iodée (Bétadine). Attention aux algues marines (souvent surdouées en iode).

Fer : AJR femme enceinte : 15-20mg (non enceinte : 9). Le fer joue notamment un rôle capital dans le développement psychomoteur et mental des nourrissons et des enfants. Cependant, il est dangereux de prescrire du fer aux femmes enceintes (risque d’hypotrophie fœtale, d’accouchements prématurés, d’hypertension artérielle chez la mère (Prescrire n°307, p.350-352)), comme il est dangereux de prendre du fer sans déficience avérée (car le fer intervient dans la formations de radicaux libres (Médart J, 2006,p.77)).

La prévention d’une carence en fer passe d’abord par l’alimentation.

Fer en mg pour 100g d’aliment cuit : boudin noir (20-25), foie de bœuf (12), abats (6-10), agneau et bœuf (2-4), poisson, veau, porc, volaille, œufs (0,5-2), persil (3), lentilles, pois cassés, haricots, sarrasin (1,5-2), noix de cajou (6), noisettes, amandes, noix de Grenoble, pistaches, cacahuètes (2,5-4)). Son absorption est multipliée en présence de vitamine C et diminuée en présence de tanins (thé, vin tanique,…). Supplémentation uniquement si déficience au dosage sanguin (Hb <11g/100ml aux 1er et 3ème trimestres ou <10,5 au 2ème).

Calcium : AJR femme enceinte : 1000mg (non enceinte 900)

Il permet le développement des os et des dents. Il intervient dans la coagulation sanguine, la contraction musculaire, la transmission nerveuse. L’absorption du calcium nécessite la présence de vitamine D.

On le trouve dans les amandes, les sardines avec les arêtes, les figues, les épinards, les laitages,…

Zinc : AJR femme enceinte : 19mg (non enceinte 12)

Il participe à la formation des organes, du squelette, des nerfs et du système circulatoire.

On le trouve dans les huîtres, le foie de veau, le pain complet, le jaune d’œuf, les poissons et crustacés, les légumineuses,…

Une supplémentation est nécessaire si le dosage sanguin indique une insuffisance.

Vitamine B9 (Acide folique) : AJR femme enceinte : 400mcg (non enceinte : 300)

Elle est indispensable à la croissance et au bon fonctionnement du système nerveux du bébé ainsi qu’à la fermeture du tube neural (entre 14ème et 30ème jour de grossesse), enveloppant la moelle épinière.

Elle intervient dans la formation des globules rouges, la fabrication de l’ADN et de l’ARN.

On la trouve essentiellement dans les légumes verts ainsi que dans la levure de bière.

Une supplémentation doit être systématique les 3 premiers mois de la grossesse (et si possible 1 mois avant la conception) : 0,4mg, 1 cp par jour ou 5mg si prise d’anti-épileptiques ou déjà anomalies neurologiques.

Vitamine D : Prévention du rachitisme mais aussi de l’asthme, des maladies auto-immunes (diabète 1, SEP,..), des troubles CV, des troubles neuro-développementaux. « Un apport de 600 UI (15mcg) par jour ne prévient pas totalement la déficience en vitamine D de la femme enceinte. Un apport de 1000 UI/j (25mcg) au cours du dernier trimestre de la grossesse est recommandé afin de maintenir un statut vitaminique maternel adéquat et de promouvoir un statut fœtal suffisant » (1).La vit D est synthétisée par la peau sous l’action du soleil. On la trouve dans les poissons gras des mers.Une supplémentation est nécessaire si le dosage sanguin indique une insuffisance.

 

La supplémentation en vitamine A peut être tératogène (provoque des malformations congénitales).

1 Rapport 2012 Académie de Médecine, Statut Vitaminique, rôle extra-osseux et besoins quotidiens en vitamine D, 2012, page 7