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Docteur Vincent Laupies – Psychiatre- n°rpps 10003060356

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Ce site essaye de développer une approche globale de la santé mentale, guidée par l’idée-clé suivante : « il faut tout rechercher chez tout patient » ; « tout » incluant les problèmes somatiques (nutrition, problèmes de santé générale), les problèmes psycho-sociaux et toutes les pathologies psychiatriques, sans s’arrêter au premier diagnostic qui émerge.

Les Troubles Bipolaires et les Dépressions sont souvent sous-diagnostiqués et/ou traités insuffisamment.

Il s’agit, pourtant, de pathologies…

… fréquentes :

• Les Troubles Bipolaires concernent 2,5 à 4 % de la population générale selon les estimations. 65 % des épisodes dépressifs majeurs vus en consultation psychiatrique appartiendraient en réalité au Spectre bipolaire (Akiskal 2006).

Les Troubles bipolaires, encore appelés Troubles de l’Humeur, incluent la Cyclothymie, caractérisée par la rapidité des changements d’humeur, souvent plusieurs fois dans la même journée, et par la quasi absence de moments où l’humeur est normale. Elle est encore plus sous-diagnostiquée que les autres Troubles Bipolaires. Chaque fois, dans ce site, quand nous parlerons de « Troubles Bipolaires », nous inclurons la Cyclothymie.

• Selon une enquête réalisée en 2005 par l’Inpes, 7,8 % des Français de 15 à 75 ans (soit près de 3 millions de personnes) ont vécu une dépression au cours des douze mois précédant l’enquête ; 19 % des Français de 15 à 75 ans (soit près de 8 millions de personnes) ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie (INPES Dépression). Selon l’OMS, 300 millions de personnes dans le monde sont concernées par la dépression (ici).

… graves :

La souffrance générée par les Troubles Bipolaires est intense. Le risque suicidaire est multiplié par 15. De plus, les Troubles Bipolaires s’accompagnent souvent d’autres troubles : Trouble panique avec ou sans Agoraphobie ; Phobies ; Troubles Anxieux Généralisé ; Troubles Obsessionnels Compulsifs ; Troubles des Conduites Alimentaires ; Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ; Troubles instrumentaux (dyslexie, …).

Les Troubles Bipolaires et Dépressions sont également cause de grandes souffrances pour l’entourage des malades.

• Les Troubles bipolaires et les Dépressions abiment le cerveau. Ils sont  « neurotoxiques » : non seulement, ces affections font souffrir le psychisme mais elles font aussi souffrir l’organe-cerveau (avec des lésions visibles en imagerie cérébrale). Chaque épisode de dépression ou d’hypomanie ou de manie ou d’anxiété abime le cerveau : il devient plus fragile, plus susceptible de rechuter dans la dépression ou l'(hypo)-manie pour des stimuli plus faibles ; ses capacité de mémorisation, sa résistance au stress, son aptitude au sommeil s’affaiblissent. Dès que le psychisme souffre, le cerveau s’abîme. Et ce, d’autant plus que  la maladie est traitée tardivement, plus elle devient difficile à traiter (voir Retard du Diagnostic).

• Les troubles Bipolaires et les dépressions abiment la santé physique, à cause notamment du stress qu’ils représentent, de l’inflammation, des prises de risques (accidents, grossesses non désirées, maladies sexuellement transmissibles), des consommations excessives d’alcool et de stupéfiants, du tabagisme. Les Troubles Bipolaires et les dépressions, sont, de plus, associés à un sur-risque cardio-vasculaire.  L’espérance de vie des patients bipolaires (mal soignés ou soignés tardivement) est diminuée de 8 à 12 ans. Selon l’OMS, ils constituent, avec les dépressions, la première cause de morbidité (source d’autres maladies) et d’incapacité dans le monde (id).

• Les Troubles bipolaires et les Dépressions entraînent des risques familiaux (ruptures), professionnels (licenciement, faillite),  sociaux (isolement) , financiers (endettement), judiciaires (condamnation pour usage de stupéfiants, conduites à risques dans l’espace public,…).

 

… et souvent diagnostiquées avec retard et imprécision.

Ce retard laisse se développer toutes les conséquences délétères ci-dessus énumérées. Le retard de diagnostic aggrave en lui-même le pronostic et donne souvent lieu à des erreurs, notamment la prescription abusive d’antidépresseurs qui aggravent à son tour la maladie.

• Les antidépresseurs ne sont pas le traitement des syndromes dépressifs (« déprimes »). Ils sont inefficaces dans ces situations, sauf pour soigner la composante anxieuse éventuellement associée. Ils peuvent être dangereux en augmentant les envies suicidaires, surtout chez les moins de 25 ans. Les dépressions modérées doivent être soignées par les MESURES DE NEUROPROTECTION et par la psychothérapie.

• Les antidépresseurs aggravent les troubles bipolaires (augmentation de la cyclicité, augmentation de la suicidalité). S’ils sont utilisés, ils doivent l’être en association avec un régulateur de l’humeur.

• Les antidépresseurs sont à réserver aux Dépressions caractérisées, mais en dehors de la bipolarité.

  Les Troubles Bipolaires et les Dépressions doivent donc être diagnostiqués précocement et précisément.

 

L’être humain est complexe. Sa vie psychique est tributaire de quatre grandes dimensions intriquées :

  •  Neuro-biologiques (éventuelle maladie psychiatrique, tempérament, éventuels troubles neuro-développementaux),
  • Psychologiques (éventuels troubles de la personnalité ; caractéristiques névrotiques)
  • Médicales (santé générale, éventuels effets liés à des substances toxiques, drogues ou médicaments)
  • Sociales (mode de vie, habitation, travail, vie conjugale et familiale).

L’une ou l’autre dimension peut être plus voyante et se transformer en « arbre qui cache la forêt », empêchant la prise en compte des autres dimensions. Il est, par exemple, fréquent que les symptômes d’un trouble de la personnalité, notamment l’ « état limite », soient très visibles et empêchent de prendre en compte un trouble bipolaire associé. De même, un trouble neuro-développemental comme un Trouble du Spectre Autistique peut passer inaperçu derrière les perturbations d’autres dimensions.

Tant que l’on ne traite pas les perturbations dans toutes les dimensions, la situation ne peut réellement s’améliorer.

En premier lieu, il est fondamental de remettre en place les conditions d’une bonne santé générale et d’un bon fonctionnement mental.

La première fiche, intitulée « Auto-soin » présente toutes les mesures neuroprotectrices à mettre en place et constitue un programme de soin à mettre en place en priorité et quel que soit le trouble psychiatrique.

Ensuite, il convient d’explorer chacune des dimensions et de manière approfondie (notamment à l’aide d’échelles d’évaluation).

Ce site a été construit pour faciliter cette démarche diagnostique précise et globale et préciser les traitements de ces quatre dimensions.

Le site est constitué de fiches pratiques. Elles sont en libre accès. Les fiches comportent des liens, en bleu turquoise, qui renvoient à d’autres fiches.

J’espère que ces fiches aideront les patient(e)s et leur entourage.

Je serais ravi si elles facilitaient le travail pratique de mes consoeurs et confrères.

Je dois ma compréhension du Spectre bipolaire et notamment de la Cyclothymie notamment au site du Dr Élie Hantouche (CTAH.eu) et à ses ouvrages (par exemple Soigner sa Cyclothymie, Paris, Odile Jacob, 2009, avec Vincent Tribou).  Une partie de ses questionnaires sont reproduits ici avec son aimable autorisation. Qu’il soit remercié très chaleureusement.

L’approche globale, incluant la santé physique et psychique, en particulier à travers la nutrition et le soin des troubles digestifs, a été soutenue par des échanges riches et réguliers avec différents collègues, qu’ils soient également remerciés.

Que soit aussi remerciée la revue Prescrire, outil irremplaçable pour une bonne pratique.